Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/153

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P. LE NOIR.

Comment, vous croiriez que je pourrois l’épouser !

HENRIETTE.

Je sais que vous le devez.

P. LE NOIR.

Ah ! cette crainte me charme.

HENRIETTE.

Comment donc, pourquoi ?

P. LE NOIR.

Elle me prouve tout ce que je désirois de savoir.

HENRIETTE.

Mais quoi encore ?

P. LE NOIR.

Que vous m’aimez, enfin. Je n’osois m’en flatter ; mais je n’en puis plus douter. Ah ! ne rougissez pas de me l’avouer, il y a assez long-temps que je ne pense qu’à vous & le jour & la nuit, que je ne suis heureux qu’autant que je vous vois, & que j’ose espérer de vous épouser.

HENRIETTE.

Vous ?

P. LE NOIR.

Oui, moi ; je ne veux plus différer, je regrette tout le temps que j’ai perdu jusqu’à ce moment.