Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/155

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écoute-moi d’abord, après je t’écouterai à mon tour.

P. LE NOIR.

Vous serez fâché d’avoir différé, Monsieur, j’en suis sûr ; mais n’importe, je suis fait pour vous obéir.

M. DE VALBON.

J’ai appris qu’il y avoit dans le village une fille & un garçon qui s’aiment depuis long-temps…

P. LE NOIR.

C’est mon histoire que vous dites là.

M. DE VALBON.

Si tu savois que ces malheureux n’étoient pas assez riches pour s’épouser, il falloit donc me le dire, ils seroient mariés, les pauvres gens !

P. LE NOIR.

Je ne sais pas de qui vous voulez parler, & quand je disois à Monsieur que c’étoit mon histoire, cela est très-vrai.

M. DE VALBON.

Je ne te comprends point.

P. LE NOIR.

Vous savez, Monsieur, comme Mademoiselle Henriette est jolie ?

M. DE VALBON.

Oui ; & comme elle est sage, voilà ce dont je