Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/249

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LE COMTE.

Peut-être vous paroît-il ridicule que j’ose vous l’avouer si promptement ; mais si vous me connoissiez davantage, peut-être vous détermineriez-vous moins difficilement ; & ma supériorité, pour parler selon vous, s’éclipseroit bientôt ; voilà ce qui m’engage à faire en sorte d’arracher un consentement qui ne devroit être que le prix d’un temps considérable d’assiduités & de soins.

LA BARONNE.

Ce que j’admire, c’est l’excès de votre modestie. (Elle rit.)

LE COMTE.

C’est que je ne crois pas que dans une affaire si sérieuse, il faille se donner pour plus que l’on ne vaut.

LA BARONNE.

Mais je trouve que vous valez beaucoup, & j’ai mes craintes aussi, c’est que vous ne vous abusiez excessivement sur tout ce que je vous parois mériter. (Elle rit.)

LE COMTE.

Parlez-moi donc sérieusement, Madame, & tirez-moi de l’inquiétude où vous me mettez ; répondez-moi, je vous prie, d’une maniere à me donner l’espérance la plus flatteuse que je puisse concevoir.