Page:Carmontelle - Proverbes dramatiques, Tome 8.djvu/295

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fille, elle ne les craint point non plus ; d’ailleurs les gens riches sont faits pour être volés, ils le sont tous les jours, il faut s’accoutumer à cela.

M. BETASSIER.

Mais je ne l’ai jamais été.

M. GOBERGEAU.

C’est que vous n’avez pas encore eu une maison à vous.

M. BETASSIER.

J’espère que j’empêcherai bien qu’on me vole.

M. GOBERGEAU.

Fi donc ! Président, vous avez l’ame crasse. Ma fille aura donc une très-bonne voiture à quatre places, tirée par quatre chevaux, & par dessus tout cela une vache.

M. BETASSIER.

Ah ! je vois bien à présent que vous vous moquez de moi.

M. GOBERGEAU.

Non, parbleu, ce sont mes intentions & celles de sa tante.

M. BETASSIER.

Mais, Monsieur, on n’attele pas une vache avec des chevaux, cela seroit vilain.

M. GOBERGEAU.

Ignorant ! vous ne savez donc pas ce que c’est qu’une vache ?