Aller au contenu

Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/146

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chanté de mon sort ! je sens, j’éprouve ce que je ne connoissois pas encore.

Lebrun.

Le prix de la liberté sans doute ; mais quand en jouirons-nous ? Votre affaire tire furieusement en longueur.

Le Comte.

En longueur ? Comment ! que veux-tu dire ?

Lebrun.

Peut-être me trompé-je. Seriez-vous prêt de sortir d’ici ?

Le Comte.

De sortir d’ici ? Ah, Lebrun !

Lebrun.

Ah, Lebrun ! ah, Lebrun ! mais vraiment ces exclamations-là m’instruisent beaucoup. Pour moi, je m’ennuie très-fort d’être ainsi renfermé depuis six mois ; ce lieu-ci est d’une tristesse affreuse.

Le Comte.

D’une tristesse affreuse !

Lebrun.

Oui, Monsieur : toujours des tambours, des patrouilles, des fosses d’une profondeur ! La