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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/185

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j’en dis mon avis tout haut ; cet homme le trouve mauvais, il est tout simple que nous nous battions, & je ne vois rien là qui l’oblige à faire pour moi tout ce qu’elle fait.

La Marquise.

Eh bien, plus votre ame est délicate, généreuse, plus vous devez être touché de son procédé ; il doit vous assurer l’avenir le plus agréable avec elle.

Le Comte.

Il faudroit qu’il me fût possible de l’aimer ; mais dispose-t-on de son cœur ? Une passion funeste s’est emparée du mien, l’on me hait, sans doute, & rien ne pourra jamais me dégager. Quel avenir délicieux je me promettois ! Dans un instant tout est détruit, & je n’en aime que plus ardemment.

La Marquise.

C’est une folie d’aimer une ingrate : voyez celle qu’on vous propose, elle vous vengera facilement de ces prétendus mépris.

Le Comte.

Et vous le pouvez croire, vous, Madame, vous ?