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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/186

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La Marquise.

J’ose vous en assurer ; elle vous touchera, & je vous réponds que votre cœur ne tiendra pas devant elle.

Le Comte.

Vous ne le connoissez pas, Madame, ce cœur dont vous parlez, ce cœur tout rempli… & de qui ?… ah, Madame !

La Marquise.

Un cœur vraiment tendre est toujours récompensé : qui sait aimer, mérite de l’être ; il vient un jour que l’on n’espéroit pas qui nous amène enfin le bonheur après lequel nous soupirons.

Le Comte.

Ah ! que dites-vous ? quoi ! je pourrois espérer qu’un jour !…

La Marquise.

Je voudrois pouvoir vous consoler & adoucir vos maux ; je ne puis, en partant d’ici, supporter l’idée de vous y laisser aussi malheureux.

Le Comte.

Ô ciel ! quoi, vous nous abandonnez !