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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/225

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le Docteur m’abandonne ? Je meurs de froid : un manteau, Mademoiselle.

Adélaïde.

En voilà un, Madame.

La Comtesse.

Eh bien, où est-il ? Ah, oui !… Non… Laissez-le là. C’est affreux l’état où je suis !

Le Marquis.

Il y paroît à l’altération de votre visage.

La Comtesse.

L’altération de mon visage ? Cela est tout-à-fait galant, Monsieur. Mademoiselle ?… Mon écritoire ?… Non… Du tabac. Elle prend du tabac. Monsieur le Marquis, vous vous croyez aimable avec votre grosse santé ?

Le Marquis.

Moi, Madame ? Point du tout : mais je dors la nuit au lieu de veiller ; voilà ce que vous devriez faire.

La Comtesse.

Oui, cela est tout-à-fait noble ! se coucher de bonne heure, pour se bien porter ! mais cela est pitoyable ! je ne sais où vous prenez tout ce que vous dites.