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Scène III.
LA MARQUISE, LE CHEVALIER.
La Marquise.
Monsieur le Chevalier, vous êtes ami de mon Mari ; je vous prie, non-seulement de ne me point trahir, mais encore de m’aider à découvrir s’il ne se moque pas de moi, & si j’ai réussi dans le piége que je lui ai tendu.
Le Chevalier.
Vous pouvez compter, Madame, que je ferai tout ce que vous voudrez. Voyons, de quoi s’agit-il ?
La Marquise.
Lorsque j’épousai le Marquis, je n’avois que treize ans, j’étois fort peu formée. On me mit au Couvent, & il partit pour une négociation qui a duré six ans. Mes traits ont beaucoup changé depuis, & c’est ce qui m’a persuadée qu’il n’auroit aucune idée de moi qui pût m’en faire reconnoître.
Le Chevalier.
Fort bien ! le Roman s’établit à merveilles.