Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/57

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le Vicomte de Grandcour.

Achevez… Mais qui change en ce moment cet air sévere ? qui me procure cet instant fortuné ?

La Comtesse de Griseville.

Une chose singuliere, qui ravit mon ame, qui doit vous toucher, si la vôtre est encore sensible. Ma Petite-Fille, l’objet de tous mes soins, que je me plaisois à élever, vient de me donner la preuve la plus convaincante que tous ses goûts, ses sentimens, se rapporteront aux miens, ma joie est sans égale !

Le Vicomte de Grandcour.

Ah, que je la partage ! expliquez moi quel en est l’objet.

La Comtesse de Griseville.

Vous connoissez le Roman de l’Astrée.

Le Vicomte de Grandcour.

Ah, sûrement.

La Comtesse de Griseville.

Il me charme toujours de plus en plus, je ne me lasse point de le lire, ma Petite-fille l’aime aussi, mais au point qu’elle est sortie ce matin avec un petit chapeau de paille, & qu’elle est venue trouver ici la mere de ce gar-