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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/56

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La Comtesse de Griseville.

Levez-vous, Vicomte, vous avez vous-même causé tous vos malheurs.

Le Vicomte de Grandcour.

Moi, Madame, que dites-vous !

La Comtesse de Griseville.

Oui, ingrat, au moment où j’allois enfin me rendre, vous me fuyez, vous me quittez.

Le Vicomte de Grandcour.

Eh, Madame, c’étoit pour devenir plus digne de vous ; depuis six ans je vous adorois sans pouvoir espérer de vous toucher, Mars m’ouvre le champ de gloire, je vole à Mahon, espérant joindre les lauriers de la victoire aux myrthes de l’amour, & vous refusez à mon retour de me voir…

La Comtesse de Griseville.

Je vous ai cru infidèle.

Le Vicomte de Grandcour.

Moi, j’aurois pu l’être ! grands Dieux ! mais pourquoi n’avoir pas voulu m’entendre ? Pourquoi me renvoyer mes lettres sans les lire ?

La Comtesse de Griseville.

La vertu me l’ordonnoit, & peut-être…