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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/93

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Le Chevalier.

Elle me fait beaucoup de reproches sur ce qu’il y a longtems que je ne suis venu chez elle. Je lui réponds que je savois trop le danger qu’il y avoit de la voir souvent.

Le Marquis.

Fort bien !

Le Chevalier.

Que d’ailleurs, comme j’avois été ami d’un homme dont elle avoit eu à se plaindre, j’avois craint qu’elle n’eût mal pensé de moi. La-dessus elle m’interrompt pour me dire qu’elle n’a jamais eu de moi que la meilleure opinion, je me jette sur sa main pour la remercier ; sans la retirer, elle me dit les choses les plus honnêtes, cela m’encourage, elle me paroît plus belle que jamais ; je desire ardemment de lui plaire ; je le lui dis, elle feint de ne me pas croire ; mais elle me paroît émue, je crus même l’entendre soupirer, & je ne me trompois pas.

Le Marquis.

Allez donc, Monsieur le Chevalier.

Le Chevalier.

Je me jette à ses pieds, elle veut que je me