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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome I.djvu/95

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Le Marquis.

Je vous le dis, voilà comme il est.

La Comtesse.

Je ris de la colère du Marquis.

Le Marquis.

Mais n’ai-je pas raison ? vous y êtes retourné, apparemment ?

Le Chevalier.

Sans doute. Sorti de chez elle, j’étois comme un fou, je ne voyois rien, je ne pensois qu’à elle, j’éprouvois que jusqu’à ce moment je n’avois point encore aimé. Ce matin je lui ai écrit tout ce que je sentois, combien je desirois de la revoir.

Le Marquis.

Eh bien ?

Le Chevalier.

Elle m’a mandé qu’elle y consentoit, mais que ce ne seroit que pour un instant. J’y suis allé à l’heure indiquée, je me suis plaint de l’Abbé, elle m’a assuré qu’elle ne pouvoit pas le souffrir, qu’elle lui avoit fait fermer sa porte, ainsi qu’à tout le monde, parce qu’elle devoit sortir de bonne heure. Je l’ai remerciée avec vivacité de la bonté qu’elle avoit de me