Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/22

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me : depuis l’instant où je vous ai vue pour la première fois, je ne vis que pour vous, vous le savez bien ; mais je serois trop heureux en vous perdant…

Mlle d’Hennebaud.

Que dites-vous ? Quel est votre dessein ?

Le Chevalier.

Je vais m’éloigner pour jamais.

Mlle d’Hennebaud.

Et pourquoi ?

Le Chevalier.

Je ne puis aspirer au seul bien qui peut me faire aimer la vie, je dois mourir loin de vous.

Mlle d’Hennebaud.

Ne croyez pas que ce Testament, qui me donne tous vos biens, en vous refusant, le Comte & vous, puisse jamais me déterminer à vous en dépouiller.

Le Chevalier.

Et puis-je desirer que votre choix tombe sur moi ? Vous feriez sûrement mon bonheur ; mais vous seriez privée d’un bien qui