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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome II.djvu/31

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Scène VIII.

LA MARQUISE, LE COMTE.
La Marquise.

En vérité, Comte, plus je vous connois, plus je vous admire : quel excès de générosité ! perdre toute sa fortune pour en faire jouir celle que vous aimez, & sans nul espoir de jamais la posséder. Voilà ce qui s’appelle savoir aimer !

Le Comte.

Et mon Frère, Madame, ne pense-t-il pas de même que moi ? Il n’y a point de mérite à cela ; le tourment le plus cruel, c’est de voir que Mademoiselle d’Hennebaud n’y veuille pas consentir.

La Marquise.

Mais le peut-elle ? De quel droit voulez-vous la forcer d’accepter cette succession, pour vous ruiner tous les deux ? Laissez-la choisir entre vous & votre Frère.

Le Comte.

Mais par ce choix elle n’aura rien, comment