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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/179

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me remettez. Votre Père n’auroit pas aimé cela, je suis moins vif que lui, parce qu’il faut être raisonnable ; mais une veuve doit être plus décidée que vous ne l’êtes.

La Marquise.

Une Veuve ?

Le Vicomte.

Oui : je sai bien que les Filles sont obligées de faire semblant de craindre de se marier, quoiqu’il y en ait qui se marieroient bien toutes seules, si on les laissoit faire.

La Comtesse.

Que dites-vous donc-là, mon Oncle ?

Le Vicomte.

Eh parbleu, ce que je vois arriver tous les jours dans les garnisons. Les femmes ne sont-elles pas de même par-tout ? je dis donc qu’une Veuve ne doit avoir ni craintes, ni inquiétudes.

La Marquise.

Cela est fort aisé à dire, Monsieur.

Le Vicomte.

Il est vrai que lorsqu’on a perdu un Mari, on peut craindre d’en perdre un second ; mais on a la ressource d’en épouser un troisième.