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Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/200

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la trouverez en moi. Je ne suis pas aussi jeune que mon Neveu ; mais je ne suis pas vieux encore. Si vous voulez un Mari, qui n’aime que vous, un Mari raisonnable, qui sente tout ce que vous valez, personne ne le sait mieux que moi ; le Chevalier sera désespéré, & vous serez vengée ?

La Marquise.

Qui, moi ! pour me venger d’un homme que j’aime, je consentirois à le dépouiller de ses biens ?

Le Vicomte.

Ils ne seront jamais à lui, Madame. J’aurois pu ne pas me marier, mais vous me faites trop connoître ce que vaut une Femme estimable, pour renoncer à cette union ; je prends mon parti sur-le-champ, n’hésitez pas non plus, rendez-vous à mon empressement.

La Marquise.

Ah ! laissez-moi du moins le tems d’oublier un ingrat !

Le Vicomte.

Pour oublier un ingrat, un instant doit suffire.