Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/48

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appuyés : on nous déplaça pour aller soutenir le Village. En menant notre division, je montrois avec ma canne par où il falloit passer, lorsqu’un boulet de canon emporta cette canne un pied au-dessus de la pomme, & me laissa sans bras. Cette pomme étoit une pierre très-curieuse, que je ne me console pas d’avoir perdue !

Julie.

Il est vrai qu’on fait des bras ; mais pour des pommes de canne, cela est très-rare.

M. de Ponbleu.

Monsieur, j’espère tout de la grace que vous me faites de me prévenir ; je voudrois seulement que vous voulussiez bien me faire l’honneur de m’entendre.

Lahaye.

Ah ! Monsieur, vous n’avez qu’à parler, j’écoute attentivement…

M. de Ponbleu.

Je serois trop heureux…

Lahaye.

Personne n’est plus raisonnable là-dessus que moi, j’entends toujours tout le monde ; pourquoi ? parce que lorsque l’on y pense le moins,