Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/76

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Mde de Mont-Joyeux.

Ni moi non plus ; mon Mari me paie bien, mais il n’avance rien. Le Chevalier pourroit vous tirer de cet embarras, puisqu’il doit vous épouser…

Constance.

Quoique je l’aime, je ne consentirai jamais à lui emprunter cette somme.

Mde de Mont-Joyeux.

Mais, à Monsieur de Lépargnau ?

Constance.

Emprunter à mon Père ?

Mde de Mont-Joyeux.

Oui, emprunter sur votre revenu. Et comment lui donner des gages ? J’ai bien mes diamans ; mais n’ayant pas de quoi les retirer, les gros intérêts, qu’on dit qu’il prend, absorberoient le fonds.

Constance.

Ah ! ma Tante ! pouvez-vous parler ainsi de mon Père, sans craindre de me faire rougir.

Mde de Mont-Joyeux.

Nous verrons ; j’ai des idées, assez confuses il est vrai ; envoyez chercher le Chevalier, & sur-tout Poitevin, nous aurons besoin d’eux