Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/8

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Julie.

Je connois bien des femmes qui ne se laisseroient pas voir ainsi au grand jour, après avoir passè la nuit.

Mlle De Rémieres.

Elles ont sans doute leurs raisons ; mais moi, qui perds aujourd’hui tout ce que j’aime, qu’ai-je besoin de m’inquiéter de plaisir davantage ?

Julie.

Notre amour-propre sait mieux ce que nous pensons là-dessus que nous-même. Voulez vous que je vous dise ce qui vous a éveillée si-tôt ?

Mlle De Rémieres.

Quoi ?

Julie.

Monsieur de Ponbleu, votre Oncle, doit partir dans l’instant pour la campagne, où il va faire une visite ; je suis sûre que pendant ce tems-là, vous comptez voir Monsieur le Chevalier, avant qu’il aille à son Régiment.

Mlle De Rémieres.

Il m’en a demandé la permission avec tant d’instances…

Julie.

Que vous n’avez pû la lui refuser.