Page:Carmontelle - Théâtre de campagne, tome III.djvu/9

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Mlle De Rémieres.

Ah ! Julie, si tu savois tout ce qu’il m’a dit de tendre pendant le bal ! j’en ai pensé mourir de douleur.

Julie.

Oui, & pendant ce tems-là j’étois fort inquiette moi. Votre Oncle ne cessoit de vous regarder & je crois même qu’il a vû Monsieur le Chevalier, dans l’instant où il avoit ôté son masque pour s’essuyer le visage ; car depuis ce moment, il vous a toujours suivis de fort près.

Mlle De Rémieres.

Quand il l’auroit vu, il n’auroit pû le reconnoître.

Julie.

Il est vrai que l’idée est fort bonne ! feindre de partir il y a huit jours pour son Régiment ; faire donner par son rival un bal à sa maîtresse & l’entretenir toute la nuit à ce bal, habillé en femme.

Mlle De Rémieres.

Le Chevalier n’étoit-il pas bien sous ce déguisement.

Julie.

A s’y méprendre, & quand même il auroit