J’ai pensé, à Grand-Mère, je me tourmente cette arrivée subite à Tours ? J’ai peur qu’elle soit souffrante.
(censuré)
Hier le Capitaine l’avait dit, nous avions reçu l’ordre d’aller faire des Baraquements
au-dessus de M (censuré) c’est encore plus loin du
front de Salonique, tous nous étions heureux xxxxxxx puis ce soir crac !… contre-ordre, à 16 heures : nous partons après-demain sur Monastir, nous sommes moins gais,
heureusement que l’Amérique est là !…
Moi qui m’ennuie le plus c’est qu’attendant
une certitude au sujet de notre emploi, je
vous l’ai écrit hier à Madame et Monsieur Baronnet
et à mes Parents, demain il me faudra écrire le contraire, ça va leur faire de la peine.
(censuré)
Allons, je vais dormir au revoir tous ceux que j’aime.
6 février 1917. Ce matin le ciel est vilain, nous xxxxxxx n’avons pas beau temps, dès 7heures on entend les Turcs qui jouent de la
musique (si toutefois on peut appeler le bruit
qu’ils font musique !) bande de cochons
ils ne foutent rien, tout à l’heure ils
enverrons leurs femmes nous mendier du
pain. Ils feraient mieux de travailler.
Donc c’est décidé départ demain matin aujourd’hui quartier libre de midi½ à 17h½. Le journal apporte de bonnes nouvelles on se prépare gaiement au départ.