Page:Carnet de guerre d'Emile Chollet.pdf/23

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
19

À une heure et demie on repart, je me sens mieux, et ça monte ça monte toujours encore il nous faut 2h pour arriver, voyez ça d’ici si nous n’avions pas mangé !. !. Il y a contre ordre nous ne cantonnerons pas à Quinconne mais ici à Ortravo le soleil se montre, on établit nos « maisons » sur le bord du lac dans le sable, nous sommes entourés de hautes montagnes couvertes de neige, nous sommes très très bien, pendant que l’escouade monte la tente, moi je fais ma toilette, ça fait du bien — j’ai pris une photo —

En ce moment j’étais à l’ombre de la tente, xxxxxxx l’endroit est très joli, le lac d’Ortravo est entouré de montagne — demain il y a repos, j’en profiterai pour écrire à mes Parents et à Mademois Germaine. Mais ne peut-on pas avoir froid cette nuit ? On entend très bien le canon, nous devons avoir fait xxxxxxx 100 à 120 Km depuis notre départ de Salonique mais continuer c’est fatiguant !

Au revoir Tous je vous embrasse. — J’oubliais de dire que l’état des routes est épouvantablement mauvais, ce sont des chemins au milieu des montagnes il y a 20 cm. de boue, quelle saleté c’est je crois une véritable incurie, quel malheur !…


14 Février 1917. — Cette nuit il a fait bien froid. Toute la nuit j’ai souffert de la fraîcheur enfin on nous a mis sous des marabouts nous avons chippé du foin, et dans une boîte nous avons fait du feu, nous sommes,