Page:Carnet de guerre d'Emile Chollet.pdf/5

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
1


Camp de Salonique. 23 janvier 1917.

9h. — Hier soir j’ai acheté un répertoire faute d’autre carnet, au bazar lyonnais ; rue Enitia. J’ai l’intention de continuer mon journal interrompu neuf jours.

Hier fut une journée très très froide, j’ai dîné aux projecteurs avec H Clouzat, puis ayant quelques achats à faire, je suis parti à 17h 1/4 au Bazard. J’ai rencontré Guarigues puis Perrier de mon escouade, je leur ai dit de m’attendre un peu puis nous avons fait un tour ensemble. Ayant besoin de papier à lettres (censuré) je vais à la Papeterie Française. Un homme s’y faisait déjà servir justement des boîtes de papier à lettres : on lui en fait voir une de la valeur du 1.45 en France ; le prix ? 4 francs. Je n’en ai pas demandé davantage ! je suis parti, Les Grecs exagèrent… Ensuite, voulant une pile pour ma lampe électrique, nous entrons dans un tout petit magasin (Perier en voulait une aussi !) je demande le prix, 2.50 me répond le Grec, bien entendu je n’en veux pas ; nous sortons : Guarigues dit « on n’a pas tout perdu ». Il a chipé une pile au type ! ça c’est pas mal ! (il faut dire qu’ici c’est normal, ce qui est trop cher, on le vole [illisible] d’ailleurs acceptent ça) Mais le plus rigolo de l’histoire c’est qu’en rentrant Perrier essaye la pile sur sa lampe, et on s’aperçoit que cette pile est noire, elle ne vaut plus rien, ou presque. Le Grec et un sale voleur et Guarigues un voleur volé !…

Ce matin il fait plus beau temps. Le soleil à l’air de vouloir se montrer. Le vaguemestre vient pour ramasser les lettres, j’en envoie à MMes Livillec et [illisible] (une carte) une lettre à MM. [illisible], une carte à M. [illisible] et une à MMe [illisible]. Si seulement je recevais des lettres !…

Il y a 4 jours, j’en ai reçu de Mademoiselle Germaine, c’est long !

Hier une de Papa après un Mandat.

15h. — Le vaguemestre n’a pas rapporté de lettre mais j’espère bien que ce soir il m’en rapportera quelques unes. Le temps est splendide, j’écris dehors et n’ai pas du tout froid.