prennent des premiers arrivés le motif de mon intervention. Bientot ils sont une cinquantaine. Trois loustics viennent me trouver sans leurs vélos. Ils vont faire des courses à Bapaume. Je leur dis d’aller demander un laissez–passer au préfet.
Je surveille spécialement 7 ou 8 jeunes gens qui me paraissent tentés de foncer. Je suis bien décidé à culbuter celui qui arrivera en tête. Voila une heure que je me tiens là. Ils sont une centaine. Quelques têtes commencent à s’échauffer, mais d’autres se lassent. Un petit groupe s’écarte à l’arrière, délibère, puis reprend la route d’Arras. D’autres les imitent. Ils sont encore une trentaine ; ils voudraient bien foncer, parfois ils s’alignent sur la chaussée, esquissent une menace… Enfin les voila repartis. Il y a une heure et demie que je monte la garde. Je reste un moment accoudé à la fenêtre avec Proyart, de crainte qu’ils n’aient simulé un départ. Et je rentre chez moi.