Page:Carnet de guerre n°1 d'Alexandre Poutrain.pdf/45

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n’articule aucun son, ne fait aucun geste. Il se gare dans le chemin d’Hendecourt.

Les allemands se sont embusqués derrière la crête à l’entrée du chemin de Bullecourt. Lorsqu’ils ouvrent le feu, les français se trouvent à cent vingt-cinq mètres. La première balle me passe à cinquante centimètres de la tête, quelle violence de sifflement ! Sy et moi nous nous jetons derrière le tombereau, pour ne pas être renversés par les dragons passant au galop. Une balle siffle aux oreilles du cheval, traverse la barre du haut du tombereau. Le cheval s’affole, rentre au galop dans la sucrerie où il arrivait. Quant à moi, d’un bond je suis contre la maison du coiffeur. Je suis à l’abri des balles ; la maison au dessus est en proéminence sur la route. Je vois un cheval s’abattre, le dragon se reçoit sur les pieds, sa carabine saute sur le bas-côté. Il n’a pas lâché les rênes, il veut faire relever son cheval, après deux essais infructueux, il se sauve le long du bas-côté droit. Une légère courbe de la rue