Page:Carnet de guerre n°2 d'Alexandre Poutrain.pdf/245

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Que pouvait-il faire ? Les mettre en prison ? Ils le désiraient, leurs sœurs y étaient allées.

Depuis quelque temps, nous constations que l’autorité des officiers était bien affaiblie. Les soldats ne les saluaient plus, leur criaient souvent : « marmelade. »

À Hénin, le 39 Rt Iie vient d’être dissous. Il y a plusieurs mois qu’il refusait de marcher.

Les soldats ne nous cachent plus leur mécontentement. Ils nous disent que lorsqu’ils montent à l’assaut, les feldwebells se tiennent derrière eux revolver à la main, prets à tirer sur les soldats qui hésitent. (Songeons qu’en ce moment les troupes viennent d’être copieusement servies de ce cognac frelaté, qui fait perdre tout contrôle, et que les sous-officiers en ont bu également.)

Un sanitaire m’a raconté plus tard, au cours de l’automne,