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Nous étions au début du mois de Mars ; le temps était incertain ; un brouillard épais pouvait tomber en pluie. J’assujettis mon colis aux épaules et jette ma pèlerine par dessus. Je me rends compte que cette bosse doit attirer l’attention des personnes qui me voient passer ; mais je n’ai pas pensé à envelopper mes cahiers registres dans ma pèlerine pour les garantir contre l’humidité.

En approchant de St  Ghislain, je vois une petite tour en bois à vingt mètres sur la droite du chemin que je suis. Au même instant, je constate qu’un all. tourne lentement autour de cet édicule, examine minutieusement l’horizon, il a une longue vue. Je constate qu’il s’attarde à me regarder. Je me crois pris. Que faire ? Je ne puis fuir, le pays est plat, complètement à découvert. Je ne puis même pas modifier mon accoutrement. Je continue ma route. Quand je suis en face du poste, le soldat me regarde passer. J’appris au retour que c’était un poste de surveillance des avions.