Page:Carnet de guerre n° 5 d'Alexandre Poutrain.pdf/24

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les vaches et le taureau ont pris un copieux repas de betteraves, nous les mettons dans la petite pâture que les Anglais ont laissée à la disposition de la ferme. Le soir en rentrant, les bêtes trouvent les auges garnies d’un breuvage appétissant de betteraves cuites. Quand elles sont habituées à ce repas qui leur plait, nous lâchons les sept bêtes sur ce terrain vague, derrière la butte de tir ; elles n’ont que la route à traverser. Les soldats nous préviennent que nous courons le risque de mort pour ces bêtes. Nous acceptons ce risque, que je considère imaginaire. Chaque soir, vers la même heure, les sept bêtes sont toujours revenues en bande.

Cependant, je cherche partout de l’avoine, du foin, de la paille. Mais, par suite de la guerre, bien des champs sont incultes, on récolte peu et l’armée accapare les quelques denrées disponibles. Je ne trouve rien.