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tions à la lettre, et le samedi suivant il vint se placer dans un buisson près de la Mare aux Fées et attendit. Il vit arriver l’homme qui, après s’être changé en loup, était allé à Orville, puis les sorcières, les fées et le diable. On commença le repas. Bientôt le loup-garou sembla disparaître et le paysan fit tournoyer son sabre comme c’était convenu. Il ne tarda pas à frapper un corps dans l’air et le loup-garou tomba blessé sur le sol. Le Sabbat se termina aussitôt par la fuite des mégères et du diable, et le loup-garou, légèrement atteint, put revenir au village. Dès ce jour il fut délivré de la possession du démon, et les réunions du sabbat dans le Bois aux Fées cessèrent.

(conté par M. Jules Bonnel, de Thièvres [Somme], en 1880).

III

le sorcier et les loups



Un homme d’Englebelmer[1] se rendait toutes les nuits au sabbat ; sa femme, qui n’en savait rien, s’était bientôt aperçue

  1. Englebelmer, village près d’Albert.