Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les jambes, se refuser de mordre les moutons. Pour cette nuit, le berger dut rester dans les champs avec les brebis. Le lendemain matin, il en fut de même que la veille ; des laboureurs vinrent sans succès pour l’aider à faire sortir les animaux ; on ne pouvait les faire avancer d’un pas. Le berger pensa alors que son confrère d’Englebelmer pouvait bien être la cause de tout ceci ; un des paysans alla le trouver et lui demanda de retirer le sort qu’il avait jeté sur les moutons.

— « Je le veux bien pour cette fois ; mais dites bien au berger de Senlis de ne plus s’aviser de recommencer. Il n’en sortirait pas à si bon compte qu’aujourd’hui. »

Au même instant, le troupeau suivait le berger sur le terroir de Senlis, et les chiens remplissaient leur office comme à l’habitude.

Le berger d’Englebelmer avait retiré le sort.

Conté par M. Émilien Guilbert, d’Englebelmer [Somme]).


Note : Henry Carnoy précise que Senlis (Senlis-le-Sec) est, comme Englebelmer, un village proche de la petite ville d’Albert.