Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/58

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

au plus, vint se poser sur son épaule et sautiller de-ci, de-là, sur la personne de Tholomé ébahi.

Tholomé remarqua avec plaisir que c’était un joli petit diable, bien gai, guilleret, léger et surtout vêtu d’un bel habit vert à franges d’or fin. Son chapeau, sur lequel flottait une longue plume de paon, était gentiment posé sur sa petite figure.

— « Ha ! Ha ! Tholomé, les affaires ne vont pas, à ce que je vois ! Tes champs ne produisent que de la mauvaise herbe, tes bestiaux sont morts, ta femme est malade et le feu a détruit une bonne partie de ta ferme !… Tu ne sais à quel saint te vouer, et tu m’as appelé. Eh bien ! me voici. Allons, causons franchement. En quoi puis-je te servir ? »

Tholomé expliqua au diable ce qu’il désirait de lui.

— « C’est bien, mon bon Tholomé ; tu auras une belle ferme, de vastes granges remplies de blé et de foin, des animaux de labour et de pâturage en quantité convenable, la santé rentrera chez toi, si tu le veux bien…

— Si je le veux ! Parbleu !

— Tu auras tout ce que je viens de te dire pour le moment où cette nuit le coq chantera dans ta