Page:Carnoy - Littérature orale de la Picardie.djvu/66

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il s’était recouvert, puis il rentra chez lui et se coucha.

Le lendemain, le diable vint le trouver.

— « Les trois mois sont écoulés, Crépin, et je viens te demander le nom de la plante que j’ai semée dans le champ.

— As-tu vu la bête, hier soir ?

— Ce n’est pas cela que je te demande. Sais-tu le nom de la plante ?

— Peut-être. Je vais te dire trois noms. Si le véritable n’y est pas, le champ est à toi… Je commence : {ordinal|1}} lin ?…

— Ce n’est pas cela, pauvre Crépin !

— … 2o luzerne ?…

— Pas encore plus ; la pièce de terre est presque à moi.

— … Oh ! bien, alors ! Il s’agit de ne pas se tromper !… 3o lentille ?

— Je suis joué ; adieu, Crépin, sans rancune ; le champ est à toi. Tu es plus malin que moi. »


(Conté en décembre 1879, par M. A. Boulongne, de Beaucourt-sur-l’Hallue [Somme]).