— « Jean-Marie, Jean-Marie Diable[1], viens-tu ? Jean-Marie Diable, viens-tu ? »
À l’instant, il vit venir à lui un petit homme noir, bossu, haut d’un pied à peine, qui se plaça devant le forgeron en ouvrant une large bouche.
— « Tu es bien Jean-Marie, Jean-Marie Diable ?
— Oui, et que me veux-tu ?
— Je serais heureux après ma mort d’être diable comme tu l’es, et de pouvoir jouer aux hommes tous ces jolis tours que tu m’as appris à connaître. Aussi je voudrais te vendre mon âme.
— Ton âme, est-ce bien vrai ?
— Oui ; mais que me donneras-tu en échange ?
— En échange ? Ce que tu voudras.
— Je te demanderai peu de chose : assieds-toi pour quelques minutes dans ce fauteuil.
— Oh ! qu’à cela ne tienne ! » dit le diable en s’asseyant.
Le forgeron le regardait en riant dans sa barbe. Au bout d’un instant, Jean-Marie Diable voulut se lever, impossible !.... Il était attaché au fauteuil par une force supérieure. Le forgeron le railla tout à son aise. Le diable criait, jurait, sacrait et
- ↑ Nom populaire du démon.