Comment avait-il pu connaître les noms des démons, je n’en sais rien ; toujours est-il que Délicoton entra aussitôt dans la forge et demanda au paysan ce qu’il désirait.
— « Te vendre mon âme… mais à une condition…
— Laquelle ? se hâta de dire Délicoton.
— C’est que tu iras me cueillir les belles poires qui couvrent le grand poirier du jardin. Je suis vieux… et je craindrais de me tuer en tombant de l’arbre.
— Une âme qui me coûtera peu ! pensait Délicoton en grimpant au haut du poirier. »
Mais il ne fut pas arrivé d’un instant au sommet de l’arbre qu’il s’y sentit retenu par une force puissante. Le forgeron courut à la forge et en rapporta une longue barre de fer à l’aide de laquelle il battit d’importance le pauvre Délicoton, qui criait, geignait, tempêtait au haut de l’arbre comme s’il eût été plongé par un curé dans la cuve à l’eau bénite.
— « Laisse-moi descendre, criait-il ; laisse-moi descendre et je te rendrai ta parole !
— Oh ! que non. Je ne suis pas encore fatigué