faites. Tour à tour muse de l’histoire
et prêtresse des plaisirs, on ne saura
qui l’on doit plus louer en vous ou du
talent de Minerve ou du cul de Vénus,
vous allez, peut-être vous plaindre,
de ce que sans vous consulter, je vous
lance tout à coup au plus haut degré
de gloire où une fille puisse prétendre ;
mais c’est la crainte même de cette
modestie qui m’a empêché de vous
prévenir, bien persuadé que des vertus
comme les vôtres aiment encore à
fuir la publicité, ainsi les efforts que
cette modestie vous aurait engagée à
faire près de moi, l’auraient peut-être
emportés sur l’utilité publique et l’intérêt
de votre gloire : j’ai donc préféré
trahir votre modestie pour la débarrasser
du soin de se défendre ; mais,
si c’est là une excuse passable pour
vous avoir livré à l’impression, en ai-
Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/12
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 10 )