Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/195

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discret sur les questions que je lui fis, et sur le lieu où j’étais, et sur le maître du logis. Du reste, je me convainquis de sa parfaite naïveté. J’oubliai bientôt mes questions, pour ne plus faire attention qu’à mon grand innocent. Je me rappellais toujours avec délices cet instant où feignant de méconnaître le sexe de Brabant, je m’étais livrée pour la première fois à ses désirs ; jalouse de me procurer en attendant l’amant qui m’avait été annoncé, une jouissance aussi voluptueuse avec cet inconnu, mon esprit s’applique aux moyens d’y parvenir.

Philippe était si borné, que mes agaceries n’avaient, depuis deux jours, rien produit sur son imagination. Comme je désire avec violence ce que j’ai désiré une fois, j’ai résolu de hâter le moment de ma jouissance puis-