Page:Caroline et Saint Hilaire, ou Les putains du Palais-Royal, 1830.djvu/235

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 82 )


et que je te retrouverais à Marseille, me fit décider pour cette ville.

J’arrivai enfin sans aventure parce que je pris la poste jour et nuit et ne quittai la voiture que pour descendre dans cette ville. Je me fis un plan de conduite que je me proposai de suivre à la rigueur, je prends donc un appartement décent ; je n’admets auprès de moi aucuns de ces petits messieurs qui ne font qu’une stérile cour au beau sexe et le perdent. J’acquis dans mon quartier une réputation de vertu et de sagesse, contre laquelle toutes les caisses du Pérou semblaient venir se briser ; je sortais rarement, mais aussi l’on m’examinait avec avidité ; j’étais la nouveauté du jour, on parlait de mes charmes aux étrangers dès qu’ils arrivaient, ou on leur vantait ma taille et