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à l’exploitation du bois devenaient de plus en plus nombreux, alors Monseigneur Cooke, évêque des Trois-Rivières, se décida à donner une desserte régulière aux Missions du Saint-Maurice et aux Chantiers établis sur les rivières ou les lacs de l’intérieur. Monsieur l’abbé Moïse Proulx, curé de Saint-Tite, fut chargé de cette desserte. Il devait visiter les postes du Saint-Maurice deux fois par année, et à la visite d’hiver, il devait se rendre dans chacun des grands chantiers de l’intérieur. M. Proulx commença ce ministère pénible pour le corps mais consolant pour l’âme en l’année 1862. Arrivé dans un poste, il visitait toutes les familles à domicile, c’était sa manière, et il leur donnait rendez-vous à une heure déterminée dans l’une des maisons du poste. La première réunion avait lieu le soir : il faisait une instruction et confessait ensuite tous ceux qui se présentaient. Le matin il disait la messe et donnait la sainte communion.

Or voici quelles étaient les maisons où M. Proulx disait la messe, pendant les huit années de son ministère : —

Aux Piles, chez M. Toussaint Bellemare, qui demeurait au-delà de la montagne des Maurices ;

À la Mékinac, chez M. Lajoie ;

À la Matawin, chez M. Isaïe Neault ;

À la Grande-Anse, chez M. Théodore Olscamp ;

À la Rivière-aux-Rats, chez M. Ovide Dontigny et quelquefois aussi à la ferme de M. Baptist ;

À La Tuque, chez M. Blondin et chez M. Dessert ;

À la Rivière-Croche, dans la maison bâtie sur la ferme de M. Hall.

Tels sont les endroits où il s’arrêtait pendant la visite d’été. En hiver il faisait les mêmes postes, et visitait de plus les chantiers épars dans les territoires du Saint-Maurice. Ce n’était pas une mince besogne.

Autant que possible, M. Proulx se rendait aux chantiers un peu à bonne heure dans l’après-midi. Il trouvait alors le cuisinier seul, tous les ouvriers étant