Page:Caron - Deux voyages sur le Saint-Maurice, 1889.djvu/174

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 172 —

« Sur le Vermillon, le gouvernement n’avait pas voulu d’abord faire de travaux ; des commerçants de bois ont fait à leurs frais au-delà de 2,500 pieds d’estacades et de 500 pieds de glissoires. Ces travaux s’étendent depuis le confluent du Vermillon avec le Saint-Maurice jusqu’à cinq milles plus haut. Mieux avisé le gouvernement a fait l’acquisition de ces travaux en 1866…

« Tous les travaux exécutés dans le Saint-Maurice ont coûté à peu près 300,000 piastres. Il faut dire aussi que le gouvernement a retiré un joli denier, au moyen de ses taxes sur le commerce de bois. L’argent employé dans les améliorations sur le Saint-Maurice est un argent pour le gouvernement placé à gros intérêts. Le commerce de bois tend toujours à prendre des proportions de plus en plus prodigieuses. Ainsi, nos marchands de bois vont aujourd’hui chercher des billots[1] jusqu’au fond de la Rivière Manouan. Et comme le bois de construction devient de plus en plus rare aux États-Unis, il est probable qu’on finira par aller chercher jusqu’aux pins rabougris qui se trouvent dans le voisinage de Weymontachaigne[2]. Autrefois on ne prenait que le beau pin, parfaitement clair. Aujourd’hui on prend l’épinette. Bientôt on prendra la pruche. (Revue Canadienne, 1872, pages 52 et 53).

Quant au commerce de poisson qui peut se faire sur le Saint-Maurice, il est absolument sans importance, car ce fleuve n’est pas très poissonneux, et il n’a guère vu que des amateurs de pêche ; encore ces amateurs daignent-ils rarement jeter leurs lignes dans le Saint-Maurice même, ils vont les jeter dans les petits lacs voisins, qui sont remplis de truites et de brochets.

Il est cependant une pêche particulière aux eaux du Saint-Maurice, et que nous devons mentionner ici : c’est la pêche de la Petite Morue.

  1. Au Canada, on nomme ainsi les bûches destinées à être sciées en planches ou en madriers.
  2. Wémontachingue.