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de toutes sortes qui ont imprimé dans les âmes une confiance qui ne s’effacera plus. Notre-Seigneur a dit : « Vous obtiendrez par ma sainte Face le salut de beaucoup de pécheurs ; par cette offrande rien ne vous sera refusé. » Allons donc au pied de l’autel de la divine Face, et là, prosternés, nous nous écrierons avec le psalmiste : « J’ai supplié votre Face de tout mon cœur ; ayez pitié de moi, selon votre promesse. » Deprecatus sum Faciem tuam in toto corde meo ; miserere mei, secundum eloquium tuum. » (Ps. 118, v. 58.)

Le Dieu du Calvaire a accompli ses promesses : de grandes faveurs spirituelles sont venues récompenser la piété des habitants des Forges. Dans l’oratoire de la sainte Face on obtient même des faveurs de l’ordre purement temporel. En voici une, entr’autres, dont le souvenir ne passera pas. M. Raphaël Bourassa s’était cassé une jambe et cette blessure ne guérissait pas ; l’enflure menaçait même de monter jusqu’au corps, par conséquent une mort prochaine semblait inévitable. M. Bourassa, qui est un homme de stature colossale, se traîna péniblement pendant neuf jours de suite Jusqu’à l’oratoire de la sainte Face ; il y pria avec une foi robuste, et il y fit prier, surtout par ceux de sa famille qui le soutenaient pendant ses pèlerinages. À la neuvième journée il se sentit tellement mieux qu’il laissa ses béquilles dans la chapelle, où on les voit encore suspendues à une poutre devant la sainte Face. La guérison a continué, et au bout de quelque temps elle était devenue parfaite.

Rendez gloire à Jésus, ô habitants des Forges, soyez dévots à la sainte Face, car les anciens que vous remplacez n’ont pas été irréprochables sous le rapport du blasphème, et dans votre village Dieu a souvent été insulté par d’autres que ces passants dont parle votre missionnaire.

Le petit sanctuaire des Forges a reçu dernièrement une nouvelle et importante faveur. Dans un voyage à Rome, en 1887, M. l’abbé J. R. Caisse a en effet obtenu qu’on pût y gagner l’indulgence du Saint-Pardon ou de la Portioncule.