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À LA TUQUE

Notre diocèse est né coiffé. Dieu lui avait donné la coiffure des anciens Canadiens, la tuque traditionnelle ; comment donc lui a-t-elle été enlevée ? Vraiment, cela a dû se faire par mégarde, car La Tuque est inséparable des autres postes du Saint-Maurice. Elle n’a pas une grande valeur en elle-même, on y trouve peu d’habitants et presque pas de terre cultivable, mais elle a de la valeur pour nous en ce qu’elle complète le Saint-Maurice, qu’elle en est la clef et le fronton. Unir La Tuque à Pontiac, c’est lui donner l’apparence d’un champignon ; c’est mettre un fronton à la base d’un édifice. Nous croyons qu’un jour ou l’autre Monseigneur de Pontiac sera d’avis lui-même de nous la restituer, tant la division qui a été faite est peu naturelle.

En attendant, Monseigneur Laflèche, à la demande de Mgr Lorrain, fait desservir ce poste par ses prêtres, et il va, cette année, y faire la visite pastorale.

Toute la population de la Rivière-aux-Rats voudrait suivre son évêque ; le chaland s’emplit, et vous savez déjà qu’il peut contenir beaucoup de monde. C’est absolument comme du temps de Notre Seigneur. Il y en a de tous les âges et de tous les caractères, mais ils sont tous remplis de foi. Où cette population trouvera-t-elle à se loger ? Où trouvera-t-on de quoi la nourrir ? On ne s’occupe pas de cela. On va, on suit le représentant de Jésus-Christ. D’ailleurs on n’a réellement rien à craindre : ç’a été l’une des joies de notre