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et ouvrira le deuxième rang de St-Joseph à la colonisation. Ce sera là un chemin utile s’il en fut jamais, et quand il sera fait, la formation d’une paroisse bien organisée sur la rivière Mékinac sera l’affaire de deux ou trois ans. Monsieur le Dr Trudel, n’oubliez donc pas nos amis de Saint-Joseph dans le partage de l’argent de colonisation.

Viendrait-on nous objecter que les paroisses de Sainte-Flore, de Saint-Tite, de Saint-Narcisse veulent avoir leur part de cet argent ? Je serais vraiment surpris d’une pareille objection. Quoi ! n’est-ce pas en faveur des vieilles paroisses que l’on travaille en ouvrant des chemins dans les terres nouvelles ? Qui donc prendra possession de ces terres, si ce ne sont pas les enfants des vieilles paroisses ? Qu’on ne vienne donc pas poser d’objections puériles, mais qu’on aide de toutes ses forces à ouvrir un large champ à la colonisation, afin que les jeunes gens n’aillent pas s’expatrier, en disant qu’ils ne savent plus où s’établir.

Nous avons vu le terrain de la future église, nous retournons maintenant chez M. Belleville, et ensuite se fera le départ.

La visite pastorale est donc terminée. Elle a été bien courte, mais elle laissera de longs souvenirs à Saint-Joseph.

Comme nous descendons la rivière en plein jour, il nous semble qu’elle n’est plus la même ; le voyage se fait rapidement. Nous comptons neuf jolies maisons le long de la Mékinac.

Nous avons retrouvé notre chaland d’hier au pied du rapide Blanc, mais arrivés chez M. Vaugeois, nous sommes priés de monter dans un autre où nous nous trouverons plus à l’aise. On y pose des talets, car nous allons descendre le Saint-Maurice à la rame. On met le canon sur notre chaland : il faut que les habitants des Piles ouvrent les oreilles à notre arrivée.

Nous descendons fort heureusement et fort gaiment aussi. Mais quand nous sommes vis-à-vis la maison de M. Alfred Maurice, nous voyons venir un