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pour la baie du Nord. En arrivant au fort Sainte-Anne, d’Iberville fut bien surpris de rencontrer deux navires anglais qui cherchaient à entrer dans la rivière. Ces deux navires portant, l’un, dix-huit canons, et l’autre, dix, étaient montés par quatre-vingt-cinq hommes d’équipage. D’Iberville résolut de s’en emparer. Il ne put cependant empêcher les Anglais de descendre à terre, et de bâtir un fort sur une île à un quart de lieue du fort des Français. Pendant l’hiver, aidé de son frère de Maricourt, il ne cessa de harceler l’ennemi, et lui prit par des ruses habiles vingt-un hommes ; plusieurs autres moururent du scorbut pendant l’hiver. Au printemps de 1689, il ne restait plus que quarante hommes dans le fort des Anglais. D’Iberville força leur gouverneur à capituler, à lui remettre les deux navires, et toutes les provisions qu’ils renfermaient. Après cet exploit, d’Iberville se rendit au fort Rupert, où il s’empara

    a toujours gouverné les deux familles dans une étroite union d’intérêt et d’amitié. Aussi ces deux familles sont-elles en assez bon état et font honneur au pays.

    « D’Iberville, Monseigneur, vous demandera une compagnie pour Longueuil, son frère aîné qui en est capable, aussi bien que Ste Hélène, son frère que j’ai nommé cette année pour remplacer le lieutenant de Merville, comme j’ai eu l’honneur de vous le demander. Maricourt son autre frère, serait aussi bon lieutenant. »

    Arch. Can., Corresp. gén. Canada. M. de Denonville au ministre, 31 octobre 1688.

    Il y a certainement une erreur de copiste dans l’indication de la date de cette lettre, c’est 1687 qu’il faut lire au lieu de 1688.

    En jetant un coup d’œil sur les jugements et délibérations du Conseil Supérieur à la date du 6 novembre 1687, on se convaincra facilement que c’est dans l’automne de 1687, que le sieur d’Iberville passa en France.

    De plus, la lettre suivante, écrite de l’île de Charleston, le 21 septembre 1688, prouve clairement que d’Iberville ne pouvait être à Québec, au mois d’octobre 1688. « Je me sers, dit d’Iberville, du retour du navire le Soleil d’Afrique pour vous donner des nouvelles de ces quartiers où nous sommes arrivés le 18è de ce mois. Les vents nous ont été si contraires, et les glaces, en si grande quantité, qu’il ne s’en est pas encore tant vu, et nous ne nous sommes fait autre mal que d’avoir rompu le coupe-gorge du vaisseau. Le petit navire le St-François, appartenant à la compagnie, n’est pas encore venu, je l’attens de jour en jour, nous avons été obligé de le quitter à moitié chemin, parcequ’il n’allait pas si bien que nous et nous fesait perdre trop de temps. » Voir à l’appendice I la suite de cette lettre. Voir aussi l’appendice J.

    Arch. Can., Corresp. gén. Canada. 1688-1689, vol. 10, ff. 237-238.

    Voir en plus Mémoires des intéressés en la compagnie de la baie d’Hudson en Canada, à Sa Majesté. Appendice K