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d’un autre bâtiment anglais. De retour au fort Sainte-Anne le 15 août, il y trouva son frère de Sainte-Hélène, qui était venu par terre, avec un secours de trente-huit hommes, lui apportant l’ordre de retourner à Québec[1].

D’Iberville laissa la garde des forts à son frère de Maricourt, et quitta Sainte-Anne, le 12 septembre 1688.

De Sainte-Hélène, qui était revenu par terre, arriva à Montréal quelques jours plus tard. Blessé mortellement pendant l’attaque de Phips contre Québec, il mourut le 4 décembre 1690.

De Maricourt retourna de la baie d’Hudson dans l’été de 1690, assez tôt pour assister au siège de Québec.

De tous ceux qui avaient pris part à l’expédition du chevalier de Troyes, en 1686, il ne restait plus au poste Sainte-Anne, que le Père Silvy. Le Père Dalmas fut le rejoindre en 1691, et pendant deux ans, ils travaillèrent ensemble à la conversion des Indiens. Épuisé de fatigue et accablé d’infirmités, le Père Silvy dut abandonner les missions de la baie d’Hudson et revenir à Québec, au printemps de 1693. Il s’établit définitivement au collège de Québec, où il professa les mathémathiques, et exerça ensuite les fonctions de ministre pendant dix ans. Il y mourut en 1711[2].

Un événement tragique suivit le départ du Père Silvy, du fort Sainte-Anne. Le cuisinier ou l’armurier du poste tua, dans un accès de folie, le chirurgien et ensuite le Père Dalmas. La nouvelle de ce double assassinat fut apportée par deux soldats venant de la baie d’Hudson, et arrivés à Québec, le 13 juillet 1693. La disette des vivres était devenue tellement

  1. Voir appendices K et L.
  2. Le Père C. de Rochemonteix. Les Jésuites et la Nouvelle-France. Tome iiième, pp. 273 et 275.