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pressante qu’ils avaient dû quitter Sainte-Anne, n’y laissant que cinq hommes, au nombre desquels le meurtrier du Père Dalmas.

Queiques jours après le départ de ces deux courriers trois navires anglais vinrent attaquer le fort. Les cinq Français soutinrent courageusement un premier assaut, mais voyant bientôt le grand nombre des assiégeants, ils abandonnèrent la place à la dérobée et se rendirent à Québec par terre[1].

Sainte-Anne, retourné en la possession des Anglais, redevint le fort Albany, nom qu’il a toujours porté depuis.

En 1709, un parti de cent hommes conduit par MM. d’Ailleboust de Manthet et de Martigny, voulut reprendre Albany. Les deux commandants furent tués dans la première attaque, et l’entreprise se termina par un désastre ; presque tous les membres de l’expédition moururent de faim et de misère[2].

D’Iberville n’avait pas renoncé à faire la conquête de la baie d’Hudson. En 1694, il enleva le fort Nelson (rivière Bourbon) aux Anglais, qui le reprirent l’année suivante.

À la tête d’une escadre de cinq vaisseaux bien armés, d’Iberville part de nouveau de Québec, au printemps de 1697, pour faire la conquête de toute la baie d’Hudson. Après une navigation périlleuse, d’Iberville monté sur le Pélican arriva seul devant le fort Nelson, le 6 septembre suivant. Comme il allait entrer dans la rivière Bourbon, il aperçut trois navires anglais qui couraient sur lui.

D’Iberville les attaqua hardiment ; le premier sombra, le deuxième amena son pavillon, et le troisième prit la fuite.

  1. Relation non signée de ce qui s’est passé en Canada depuis le mois de septembre 1692 jusqu’au départ des vaisseaux en 1693.

    Arch. Can., Corresp. gén. Canada. Vol. 12, fol. 182.

  2. Arch. Can., Corresp. gén. Canada. 14 novembre 1709. vol. 30, fol. 4.