Page:Caron - Journal de l’expédition du chevalier de Troyes à la baie d’Hudson, en 1686.djvu/43

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main, capitaine des guides pour éviter les rapides avoit pris par une baye, par ou il avoit autrefois passé ; quelques uns de nos gens qui l’avoient suivi m’asseurent qu’ils avoient fait un portage bien rude et très difficile.

Le vingt sixiesme, je partis de bon matin le temps estoit assez beau, et comme il faisoit un petit vent d’est je fis porter la voile à nos canots, qui nous rendirent a l’entrée des isles des Calumet. Nous vimes vis a vis de notre camp une croix, au pied de laquelle est enterré le nommé dargy, voiageur, qui se noya, il y a quelque temps en trainant son canot a un portage au dessus qui porte le nom (sic).

Le vingt septiesme, je décampé et commençâmes a monter les rapides des Calumet[1]. On leur a donné ce nom, parce qu’il se trouve proche cet endroit une pierre bleue propre a en faire. Je campé au passage de la montagne aiant fait celui du fort[2]qui retient ce nom de celuy que les sauvages y avoient construit autrefois, pour se garantir des courses des Iroquois (418 bis).

Le vingt et huitiesme tout le monde se rendit au grand portage des Calumet[3]. Il y en eut qui ne le peurent pas faire, à cause de la longueur qui est de deux mil pas, parmi des montagnes et des fondrieres plaines de bois renversez qui rendent l’accez extremement difficille.

  1. Sous ce nom général de rapides des Calumets, le chevalier de Troyes indique ici une série de rapides, de chutes et de portages dont les noms primitifs ont été conservés. Ce sont ceux du Sable, de la Montagne et de Dargy, qui se trouvent dans le bras gauche de l’Ottawa, à l’extrémité est de l’île Calumet, un peu au-dessous de Bryson.
  2. Sur l’île du vieux Fort, à l’entrée du lac du Rocher-Fendu.
  3. À l’endroit où se trouve aujourd’hui le village de Bryson.