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Le vingt neufviesme je fus obligé de séjourner[1] pour attendre ceux qui n’avoient peu achever le portage. La journée fut fort belle nous emploiames a faire secher nos vivres et a recommoder nos canots. A midy le sr. Lallemand prist hauteur et trouva 45 degrez 41 minutes.

Le trentiesme, dernier jour du mois, je fis décamper au point du jour, aiant laissé trois canots pour attendre un homme de nostre detachement qui s’estoit egaré dans le bois, le jour précédant. Nous eûmes assez beau temps, le vent estoit sud et fismes presque tout notre chemin a la voile, sur le soir il y eut un orage accompagné de pluie et un gros vent. Je rencontré sur ma route une cabane d’Iroquois qui dévoient partir au premier jour pour le Montreal, ce qui me donna occasion d’y donner (419) de mes nouvelles. Nous trouvame aussi un orignal qui traversoit la rivière estant poursuivi d’un Iroquois quelques uns de nos gens le turent, mais il coula bas incontinant et la profondeur de l’eau nous le fist perdre.

Le premier may, le P. Silvie dist la messe. Nous séjournames[2] à cause du mauvais temps qui ne peut pourtant empescher nostre monde de plenter un may devant ma tente, et d’y faire une salve. Ils en firent autant à mrs. de St. helenne et d’hyberville. Sur le soir, quatre canots de sauvages de Themiskamingue arrivèrent au camp. Il nous apprirent des nouvelles des françois qui y estoient. Il y avoit vingt jours qu’ils estoient partis, et passèrent la nuit dans

  1. Au-dessus des rapides du Grand Calumet.
  2. Dans les environs de Fort-Coulonge actuel.