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Ce pays fertile est situé au nord, au delà des Laurentides, sur un plateau dont la richesse égale, dit-on, celle des plaines de l’Ouest.

C’est simplement merveilleux de constater comment l’histoire se répète, et comment la persévérance de l’homme parvient à surmonter toutes les difficultés.

Nous voyons les pionniers du sol poursuivre la grande œuvre de la colonisation au milieu des mêmes difficultés que rencontrèrent autrefois leurs ancêtres, mais en employant toutefois des méthodes plus modernes, et en faisant usage d’instruments que les anciens connaissaient pas.

FRANK CARREL.
Daily Telegraph, 29 septembre 1917.


Peu de souvenirs agricoles me sont plus précieux que ceux que j’ai rapportés de la terre abitibienne, lors de la première exposition d’Amos, en 1916.

Je suis reconnaissant au sympathique agronome, M. Leclair, de m’avoir mis en contact avec la population agricole de sa région. J’ai causé avec une classe industrieuse, laborieuse et remplie de foi en l’avenir.

Ils ne seront pas déçus, ces nobles pionniers, ces puissants propagateurs de notre race, parce que la terre est bonne, les cœurs et les bras solides.

GEORGES BOUCHARD,
Professeur d’Agronomie au Collège Ste-Anne-de-la-Pocatière.


Le sol de l’Abitibi est excellent, fait de glaise parfois trop pure, sans roche, bien arrosé de rivières et de lacs, sans autres côtes que de légères ondulations qui facilitent l’égouttement. Le défrichement est aisé ; parfois même on n’a pas à bûcher, comme dans les brûlés. La Morandière et Duverny, au nord-est d’Amos, où un explorateur a trouvé « des centaines de lots où l’on peut labourer en arrivant, et si le gouvernement veut ouvrir deux chemins d’une douzaine de milles, pour les relier au Transcontinental, nous mettrons des milliers d’acres en culture dès l’an prochain. »

La forêt se compose d’épinettes longues et fines, que l’on vend sept piastres la corde sur le char, et dont les souches viennent facilement, les racines n’entrant pas dans les glaise mais s’étendant dessus comme des pattes de canard ; on les arrache en les ceinturant d’une simple chaîne tirée par un cheval. Le brûlage des abatis est soumis à des lois strictes, pour prévenir les feux de forêts, mais ça brûle tout de même.

Les déserts ne sont pas encore bien grands sur chaque bout de lot ; les champs de grain et les troupeaux sont rares. La besogne de l’heure est négative : on supprime la forêt par le défrichement intensif, pour éloigner les chances de conflagration, pour avancer la fonte des