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neiges et reculer les gelées d’automne, en ouvrant la terre à l’action du soleil, et surtout parce que les pulperies s’arrachent à des prix fous le bois de défrichement, tous ces arbres qu’autrefois on brûlait sur place et qui rapportent aujourd’hui au colon quatre ou cinq mille piastres à grignoter, en attendant les revenus de la terre : on met de l’argent à la banque.

ALEXANDRE DUGRÉ, S. J.
Petit Canadien, octobre 1917.


L’Abitibi, comme tous les pays neufs, n’offre pas encore toutes les facilités de transport de Montréal et de Québec, malgré que le Transcontinental le traverse de l’est à l’ouest et que tout un réseau de rivières et de lacs le sillonne. Avec cela que la région comprend une superficie de terrains très vastes à parcourir.

J’ai étudié plus spécialement la partie colonisée, si riche dans sa production, si intense dans son développement commercial et industriel.

Amos « La Superbe », comme je me plaisais à l’appeler dans ma tournée d’étude à travers l’Abitibi, est une petite ville d’une surprenante activité, qui possède une banque — « Hochelaga » — cinq ou six moulins à scie, des magasins généraux dont le chiffre d’affaires de quelques-uns atteint plus de $500,000 par année.

Vous trouverez à Amos tout ce que vous voulez et le colon ne saurait s’approvisionner mieux à Québec ou à Montréal. Je ne parle pas du superflu, il va sans dire.

Il faut avouer qu’Amos est en même temps le cerveau et le cœur de l’Abitibi.

Tout se transige à Amos, et c’est d’Amos que les colons partent pour se répandre dans les cantons qui jalonnent le Transcontinental.

Macamic, Privat, La Reine, La Sarre, Goulet, Senneterre, sont des villages prospères qui se sont développés sur le Transcontinental dans une période de deux ou trois ans, malgré la guerre et la pénurie d’hommes et d’argent.

Comme je l’ai publié ici même, malgré la stagnation des affaires, l’Abitibi a vu sa population s’augmenter chaque année, ses colons croître en nombre et en valeur, son sol défricher davantage, les animaux de ferme se multiplier, son commerce prospérer et son industrie quintupler. Les chiffres que j’ai publiés dans ce journal ne sauraient être mis en doute, car ils sont puisés sur le terrain même et sans autre but que de les compiler d’une façon sérieuse.

Il n’est pas un canton dont la population n’ait compté des unités de plus, des familles nouvelles et cela, toujours malgré la guerre.

C’est dire que maintenant qu’elle est terminée — et combien glorieusement pour nous et nos alliés — l’Abitibi sera, demain, le rendez-vous de tous ceux, ouvriers et cultivateurs, qui voudront devenir leur maître